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Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.
Tu sens le foin, tu sens la pierre
Où des bêtes se sont posées;
Tu sens le cuir, tu sens le blé,
Quand il vient d’être vanné;
Tu sens le bois, tu sens le pain
Qu’on apporte le matin;
Tu sens les fleurs qui ont poussé
Le long d’un mur abandonné;
Tu sens la ronce, tu sens le lierre
Qui a été lavé par la pluie;
Tu sens le jonc et la fougère
Qu’on fauche à la tombée de la nuit;
Tu sens le houx, tu sens la mousse,
Tu sens l’herbe mourante et rousse
Qui s’égrène à l’ombre des haies;
Tu sens l’ortie et le genêt,
Tu sens le trèfle, tu sens le lait;
Tu sens le fenouil et l’anis;
Tu sens les noix, tu sens les fruits
Qui sont bien mûrs et que l’on cueille;
Tu sens le saule et le tilleul
Quand ils ont des fleurs plein les feuilles;
Tu sens le miel, tu sens la vie
Qui se promène dans les prairies;
Tu sens la terre et la rivière;
Tu sens l’amour, tu sens le feu.
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.