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La guinguette a fermé ses volets
Les joyeux triolets
De l'accordéon fusent
On voit comme sur un écran
Des profils inquiétants
Dont les ombres s'amusent.
On dit que pourtant un costaud,
Qui frisa l'échafaud
Pour des vendus qui rusent,
Vient d'entrer rageur.
En vengeur,
Oui, mais
La guinguette a fermé ses volets
Le rythme des pas incertains
Soudain,
Serrait-ce l'heure ?
Et dans l'accordéon plaintif,
Craintif, un son demeure
Des jurons de voix mâles
Et des râles,
La chute de corps sourds.
La guinguette a fermé ses volets
Le même son inquiet
De l'accordéon glace.
On voit, comme sur un écran,
Des couples haletants
Dont les ombres grimacent,
On devine, aux chocs, la fureur
Des costauds en sueur
Qui roulent et s'enlacent,
On voudrait bien voir
Et savoir
Oui, mais ...
La guinguette a fermé ses volets
Le calme revient brusquement.
Vraiment,
Etait-ce un leurre ?
Pourquoi ces sanglots convulsifs,
Furtifs ?
des femmes pleurent.
Là-bas, un couple traîne
Vers la Seine
Quelque paquet maudit !
Qui sombre en la nuit
La guinguette a rouvert ses volets.
Les joyeux triolets
De l'accordéon fusent0
les lampions éclairent, discrets,
Les couples guillerets
En leurs ombres confusent.
On dit que ce soir, le costaud,
Qui frisa l'échafaud
Pour les vendus qui rusent,
Est sorti très gai.
Est-ce vrai ?
Oui, mais...
La guinguette avait mis ses volets