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Comme dans les dessins de Folon, ceux qu'on aimait quittent la Terre
Le corps lourd et l'вme lйgиre, un peu plus graves а l'horizon
Dans leur pardessus de bйton, ceux qu'on aimait nagent en silence
Dans le temps sage de l'absence, comme dans les dessins de Folon
On pourrait presque les toucher, de l'autre cфtй du papier
Fantфmes gris des jours de peine en long cortиge de semaines
А rкver loin dans leur lumiиre, on pourrait presque enfin se taire
Comme dans les dessins de Folon, il y a du rose et du vert pвle
Et des souvenirs bleu d'opale dans un champ vide de coton
Comme des bulles de savon, prisonniers de la transparence
Ceux qu'on aimait doucement dansent
Comme dans les dessins de Folon
On pourrait presque s'envoler dans la lenteur de leur passй
Frфler d'un long battement d'ailes l'exil sans fin qui les appelle
А rкver loin dans leur mystиre, on pourrait presque enfin se perdre
Comme dans les dessins de Folon, ceux qu'on aimait nagent а l'envers
Oiseaux de l'eau, poissons de l'air, perdent le fil de nos saisons
Dans la brume de leur prison, ceux qu'on aimait toujours s'effacent
Derriиre les voiles de l'espace, comme dans les dessins de Folon
Un jour, on voudra leur parler de l'autre cфtй du papier
On rкvera d'aubes plus pвles, d'йternitй couleur d'opale
Un jour, on se laissera faire, on glissera dans leur lumiиre
Comme dans les dessins de Folon.