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"Ouais c'est moi. Ca va, t'as passé une bonne journée aujourd'hui ?"
(Et qu'est-ce que sa peut te foutre, depuis quand tu t'y intéresses ?)
"Attend t'es sérieuse là ? j'viens, j'rentre du taff, j'te demande comment ça va et d'entrée tu m'gueules dessus, mais t'es malade ou quoi ?"
(Ouais j'te gueule dessus parce que j'en ai assez d'rester comme ça toute la journée à t'attendre !)
"Mais attends, attends mais qu'est-ce qu'tu parles toi, qui c'est qui ramène à manger dans cette putain d'maison, c'est qui qui fait l'taff ici ?"
(Eh parle moi correctement, je vais pas te remercier aujourd'hui pour tout ce que tu m'apportes hein, qu'est-ce que tu m'apportes ?)
"Mais comment ça j'te parle correctement, tu parles à qui toi ?
(Qu'est-ce que tu m'apportes ?!)
"Eh mais ferme ta gueule, ferme ta gueule, tu parles à qui ?!"
(Va te faire foutre!)
J'avais tout pour réussir, j'avais la vie devant moi
Une femme de rêve, deux enfants, une maison et un emploi
J'voulais l'bonheur de ma famille, la verité
Que notre vie soit ressemblante à une serie américaine
Mais bon l'amour c'est comme les fleurs,
Ça fane, ça part en couille et ça commence quand tu t'embrouilles avec ta femme
Et pendant c'temps "comment ça va ?" demandent les autres
Bien, sauf que j'ai peur de la boxer devant les gosses !
Peu à peu j'y laisse mes forces et mon courage
Quand tu commences à te saouler, à croire que ça te soulage
Et puis un jour elle en eut marre que je la tape
En rentrant après le taff j'ai vu sa lettre sur la table
Expliquant qu'elle en a marre des bagarres, des mésententes
Qu'elle a rendez-vous chez le juge pour la garde des enfants
Des nuits blanches en regrettant, en relisant sa lettre
Comment prier le ciel quand il te tombe sur la tête...?
[Refrain] x2:
Alors je chante pour oublier que j'ai mal
Pour que ça change, pour croire que je m'évade
Alors j'écris pour oublier que c'est triste
Je décris pour oublier que je déprime
Je ne suis qu'un homme à la dérive
Seul dans une maison vide,
Mes souvenirs ne suffisent plus
Donne-moi une seule raison d'vivre
Moi qui pensais que cette histoire allait me servir de leçon
Moi qui pensait avoir déjà touché le fond
Je me forçait à boire, comme si je buvais de la pisse
Et mes collègues on remarqué que je puais la tise
Le boss m'a convoqué sans faire de sentiments
Et si ma mort avait un nom je l'appellerai "licenciement"
Mais que crois-tu ? c'est pas un choix, c'est un choc
France Télécom et EDF t'obligent à retrouver un job
Endetté, j'ai l'impression que je m'enterre
Perdu, mauvaise nouvelle, verdict : pension alimentaire
Et tu comprends que tes amis sont des lâcheurs
*Toc toc* c'est l'huissier, le commissaire et les déménageurs
Alors bien sûr que tu leur souhaites de mourir en Enfer !
Tu repenses aux gens chers, à la vente aux enchères
[Refrain] x2
Je suis couché sous un pont, si loin de mes rêves
J'ai mon carton "S.V.P.", me voilà donc SDF (putain)
J'ai plus de mots pour mes deux mômes que j'aimais trop
Je reste là à pomper les mégots, à compter les métros
À demander de l'aide, mais la misère ne se remarque pas
Les passant passent mais ne regardent pas
Les recruteurs me demandent où je demeure
Alors à cause de cette vie de merde, j'ai des envies de meurtre
Paranoïaque, tu vieillis vite, la rue te défouraille
À trente-cinq piges t'as plus de rides que le père Fourras
Sans amour, sans domicile, sans espoir,
C'était l'histoire d'un homme sans histoires...
"Encore un drame de l'exclusion : un SDF a été retrouvé mort de froid dans une rue de Paris la nuit dernière.
L'homme avait 35 ans, un ancien cadre supérieur
dont la vie avait semble-t'il basculé.
C'est déjà la quatrième victime de la vague de froid
qui s'est abattue sur la France depuis quinze jours.
Dans le reste de l'actualité, le sud de l'Inde est toujours en cause, menacée-...."
[Refrain] x3