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C'était, je crois, en mille huit cent vingt-trois
On arrivait à Santos de Lima
J'étais avec un vieil Espagnol
Du nom de Pancho Guardia
Comme il parlait de femmes et d'alcool
Au bar on alla tout droit
On a bu l'alcool de rhubarbe
Puis on s'est fait raser la barbe
On s'est acheté des bottes et des chemises
On s'est lavé pour plaire aux filles
Puis on a joué à la manille
Mon partenaire jouait de grosses mises
En trois parties, l'Espagnol fit fortune
Tous les joueurs contenaient leur rancune
L'un d'eux a dit «Je l'ai vu tricher»
Mais seul, je le jure, c'est faux
Puisque Pancho est tout comme moi
Qui suis blanc comme l'agneau
Un autre a dégainé les armes
Je lui ai cassé la mâchoire
Et j'ai donné trois coups de couteau
Et pendant que volaient les chaises
Pancho, qui est toujours à l'aise,
Mettait l'argent dans son grand chapeau
Que Dieu bénisse la terre du Pérou !
Tous les joueurs de manille et surtout
Que Dieu bénisse les Espagnols
Et ce bon Pancho Guardia !
Ce que je sais, Pancho, ma parole
C'est à toi que je le dois
Tu m'as si bien appris, mon frère
Que je t'ai volé, mais que faire ?
Quand j'ai tiré, tu es tombé au sol
Et maintenant, Dieu ait ton âme,
J'ai de l'alcool et j'ai des femmes
Merci à toi, Pancho l'Espagnol
Et maintenant, Dieu ait ton âme,
J'ai de l'alcool et j'ai des femmes
Merci à toi, Pancho l'Espagnol
Merci à toi, Pancho l'Espagnol