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J'oublierai jamais qui je suis, j'oublierais jamais d'où je viens,
J'oublierai jamais les fe-keu et leurs patates de forains
J'oublierai jamais les soucis, la tristesse, les galères
J'oublierai jamais bois d'Arcy, le mitard d'Augny ou Nanterre
J'oublierai jamais la barquette avec son goût de pisse
Les six heures du mat, les portes qui claquent et les perquises,
J'oublierai jamais mon 78 et les petits concerts à Trappes,
De la salle JBC jusqu'à mon premier planète rap
Je n'oublie pas qu'avec un rien je peux viser la lune
Je-je je cherche la monnaie car tout petit je n'avais pas une thune
J'oublierai jamais ces foyers, tous ces éducateurs
Ex-président, cocu, manipulateur
J'oublierai jamais le Gabon, le Maroc et le Mali, la Guinée ou l'Algérie, le Cameroun et la Tunisie
J'oublierai jamais ces sourires, ces visages, ce bénin
Si vous êtes avec la fouine ce soir levez la main
J'oublierai jamais Ahmed, j'oublierai jamais Fatima
Dans ma tête c'est les States mais dans mon cœur c'est Casablanca, oué
J'oublierai jamais corisi ou kibaki, premier maxi avec un budget aussi grand que Mimy Mathy
Je vis avec le respect, je meurs avec mes valeurs
J’oublierai jamais les ravageurs, les black spiders
J'oublierai jamais qui je suis, et mis le rap en danger
Et si tu dis que j’ai changé, kho, c’est toi qui a changé
La ligne verte au parloir, escorté par un maton
Le retour en cellule avec les larmes de maman sur mon blouson
La mort c’est long, la vie c’est court comme mon rap
S'il vous plait, ce jour-là, n’oubliez pas de m’enterrer à trappes
J’oublierai jamais la famille, les vrais sosses
Ceux qui s’interposaient entre moi et une bastos
Première ou deuxième classe en avion, c’est la même
J’oublie pas que quand j’étais petit je les voyais seulement dans le ciel
J'vendais du pilon pour acheter à manger
Souvent je finissais en prison mais je gardais la bouche fermée
J’oublierai jamais toutes ces gav
Man ça perd ses racines, un repas de keuf c’est comme un jean délavé
J’en place une pour celle qui tourne, pour celle qui veulent se rierma
Et ceux qui parlent derrière moi, sont forcément derrière moi
J’baise le système car le système m’a baise
J’me lève avec le sourire, j’m'endors avec une belle bronzée
On parle de moi dans les forums, on dit que j’suis trop cainri
J'suis passé la rumeur, j’suis pas assez kery
Y'a trop de rappeurs, y'a trop de jalousie
J'lis leurs commentaires, j'me tape des barres pendant qu’on me suce dans mon jacuzzi
J’suis tellement vrai que dans mes clips, j’mets des grosses tasspe
J’oublie pas que mon grossiste priait avec moi à la mosquée
On me dit écrit pas ça, mais ma tête est dure comme du marbre
Avec le temps combien de frères on coupé leur barbe?
J'oublierai jamais ces fin de mois difficiles
Les larmes dans les yeux de papa, le windows shopper, les pattes fubber
Prisonnier du RMI, du smic, du manque d’ecu
Et si l’argent fait pas le bonheur, la pauvreté non plus
Pour les riches c’était la coke, pour les pauvres l’héroïne
Ma cave, les sachets, j’me rappelle de mon usine
J'écris en rouge, mes pensées noires et ma feuille reste blanche
La nuit j’coupais du shit, le jour mon père coupait des planches
Tout comme lui il aurait souhaité que je sois menuisier
Mais moi j’voulais baiser des salopes et rouler en fefe
Vous connaissez les traditions, les silences, le ménage
Rester pure, se marier avec un khouya du village
Ma grande sœur ne voulait pas de cette vie, petite elle voyait grand
Elle a pris ses clics et ses clacs et ses soixante francs
J’la vois revenir quelques années plus tard
En forme et belle, de ma femme elle sera son modèle
Combien d’entre nous on vu leur vies brisées
Sur le mauvais cheval, combien de nous on misé
Si tu m’as baisé, kandeck kho, surveille ton dos
J’oublie rien car j’ai la mémoire dans la peau
J’oublierais jamais toutes ces fois, ces galères
A la tienne, au futur, mon frère levez nos verres
Levez tous la main en l’air
Ouuuh la main en l’air
(x3)