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Quand recevrons-nous des renforts, mon âme ?
Souviens-toi du son des fifres, soudain si beau
Quand la colonne déboucha de la grande ombre des grands arbres
Les hommes s'embrassaient comme des fous et lançaient leurs chapeaux
Crois-tu que les renforts viendront ? Tu te souviens de l'embuscade
Où nous avons perdu du monde et nous sauvâmes nos drapeaux
Un messager aura passé un billet par la palissade
La nuit de la vie est si longue et dure à l'âme le manteau
Manteau de pluies gris et pesant et sale aussi manteau des peines
Recevrons-nous enfin un signe à travers les lignes, là-bas ?
Un signal, une infime lueur de l'infini où l'amour mène
Reste-t-il un peu d'eau, mon âme, pour la soif ? Ne faiblis pas !
Les renforts n'arriveront pas et nous fûmes si seuls au monde
Cette nuit-là quand soudain le son des fifres et des tambours,
Au moment qu'on allait lâcher, fit vibrer le ciel comme une onde
Tu te souviendras de cela, mon âme, et tiendras jusqu'au jour