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Alors fébrile je sors de ma forêt
Et prends le monde hostile en pleine gueule
fait d’obscurantisme d’épitaphes et de linceuls
j’y voyais bien plus clair dans ma sombre forêt
Je revêt mon costume comme un blindage socialisant
Glabre mais parait-il séduisant
Je rase ma barbe qui fait peur
Fais table rase de mes regrets au profit de mes humeurs
Parfois je ferme les yeux frôlant l’indécence
Me reviennent les essences
D’épicéa, de castors et d’herbe humide
Puis je rouvre les yeux sur ce monde plein de vide
Alors pourquoi me direz vous ai-je quitté mes forêts profondes
Pour venir dégueuler sur la misère du monde
Je devais faire ce choix, pour ma trappeuse et ma trappette
Car la vie de coureur des bois ne procure pas de revenus honnêtes
Ici y’a des supermarchés, des match et des atacs
C’est moins aléatoire que la chasse à l’arc
Y’a pas d’avenir dans les forêts
Je ne veux pas faire courir ce risque à ma dulcinée
Car à l’orée d’un siècle de bois
L’incendie qui nous menace
Programme comme il se doit
L’extinction de la race
Alors elles ont besoin de moi
De la protection trappeur
Le contre-feu s'est moi
Attisé par le souffle du cœur
Mais j’y voyais bien plus clair
Dans ma sombre forêt