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Sur le rivage où la barque légère
Est au repos
Les enfants jouent loin des yeux de leur mère,
Aux matelots
"Renouvelons, dit l'un d'eux, l'aventure
De Robinson
Hissons la voile en haut de la mâture
Le vent est bon"
Et les petits enfants
S'éloignent en chantant :
"Tirons les avirons
Et filons en cachette
Sur l'aviron tirons
Que pas un ne s'arrête
Ohé, tirons ! "
Mais là-bas, tout là-bas, dans le vent qui soupire
La voix du vieux clocher tinte et semble leur dire :
{Refrain:}
Petits enfants, prenez garde aux flots bleus
Qui font semblant de se plaire à vos jeux
Les flots berceurs font pleurer bien des yeux
Petits enfants, prenez garde aux flots bleus !
Ils sont partis sur la barque légère
Les trois p'tits gars
Ils sont partis se disant que leur mère
Ne l'saura pas
Mais les flots bleus que la brise taquine
Se sont fâchés
La voile blanche et le mât qui s'inclinent
Sont arrachés
Et les petits enfants
Joignant leurs doigts tremblants
Le regard suppliant
Et les yeux pleins de larmes
A travers l'ouragan
Jettent ce cri d'alarme
"Maman, maman !"
Mais là-bas, tout là-bas, dans le vent qui fait rage
La voix du vieux clocher tinte à travers l'orage :
{Refrain:}
Petits enfants, dans les flots furieux
Levez vos mains vainement vers les cieux
Les flots berceurs font pleurer bien des yeux
Pleurez, enfants, perdus dans les flots bleus !
Sur le rivage où la vague légère
Semble expirer,
Cheveux épars, dès lors, la triste mère
Revient pleurer
Sa pauvre tête, hélas, comme le navire
A chaviré.
"Le ciel, dit-elle, à travers son délire
S'est éclairé !
Et trois anges tout blancs
Ont pris mes trois enfants !
Ecoutez leurs sanglots
C'est leur voix qui m'appelle
Comme au jour où le flot
Engloutit leur nacelle
Maman, maman ! "
Ecoutez, c'est leur voix ! hélas, mon Dieu ! je rêve
C'est le vent ! c'est le flot qui mugit sur la grève."
{Refrain:}
Petits enfants, prenez garde aux flots bleus
Qui font semblant de se plaire à vos jeux ...
Les flots berceurs font pleurer bien des yeux...
Petits enfants dormez dans les flots bleus !