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Jai perdu mes oiseaux
Dazur
Et dillusions
Jai perdu mes chevaux
De glaive
Et de passions
Jai perdu mes bateaux
Dair pur
Et dévasions
Jai perdu mes châteaux
De rêve
Et dambitions
Sur les rocs dOuessant
Poussent détranges fleurs
Et les fous de Bassan
Ont changé de couleur
Le ciel est menaçant
Sur les marins pêcheurs
Et les navires passant
Dans la passe font peur
Javais des ciels de traîne
Peuplés de cerfs-volants
Que retenaient, captifs
Des gamins doutre-mer
Javais les poches pleines
De coquillages blancs
Pêchés sur les récifs
Qui me chantaient la mer
Javais juste seize ans
Et tu en avais treize
Tu moffrais locéan
De tes yeux verts, Marèse
Sur les rocs dOuessant
Poussent détranges fleurs
Et les fous de Bassan
Ont changé de couleur
Sur le granit blessant
Les lames en fureur
Séteint lor dans le sang
De lhorizon qui meurt
Javais des chevauchées
Dans les soirs fabuleux
Vers des champs de mois daoût
Eclaboussés dor pâle
Et des trésors cachés
Dans linfini dun bleu
Mystérieux et doù
Marrivait mon étoile
Ton souvenir me vient
Comme un souffle à la braise
Et ma mémoire te tient
Pour un instant Marèse
Sur les rocs dOuessant
Poussent détranges fleurs
Et les fous de Bassan
Ont changé de couleur
La marée qui descend
Libère dâcres senteurs
Et les vieux dOuessant
Emprisonnent des pleurs
Tu mavais fait seigneur
Dun pays lumineux
Dun royaume inventé
Par une souveraine
Javais le ciel rieur
Au miroir de tes yeux
Tout au long dun été
Cétait là mon domaine
Les années ont passé
Les bonnes, les mauvaises
As-tu bien traversé
Tout ce temps-là, Marèse
Jai perdu mes oiseaux
Dazur
Et dillusions
Jai perdu mes chevaux
De glaive
Et de passions
Jai perdu mes bateaux
Dair pur
Et dévasions
Jai perdu mes châteaux
De rêve
Et dambitions